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Le premier week-end d'avril à Lyon se tenait le Festival annuel Quais du Polar. Le temps de trois jours, le Palais de la Bourse se transforme en librairie géante avec des conférences, des dédicaces et des rencontres d’auteurs. En 2024, le festival fêtait ses 20 ans !

Si l’accès à cet espace demande de la patience, de nombreuses activités sont proposées aux visiteurs dans la ville de Lyon. Murder party, escape game, devenez apprenti-détective le temps d’un week-end !

Pour notre part, rendez-vous à l’office du tourisme pour suivre notre guide dans la presqu’île et le Vieux Lyon. Crimes et faits divers qui ont marqué la ville au programme ! En six histoires, on plonge dans son passé sombre, en voici quelques-unes.

Les années 60-70 sont mouvementées dans la ville de Lyon. Un nom en particulier suffit à faire taire les gens : Jean Augé. La guide nous emmène à L’ambassade, rue Jacques Stella ; toujours visible, l’enseigne suspendue « Nightclub », est l’héritière de cette période. A cette époque, de récurrents braquages avaient lieu à Lyon. La règle d’or disait : la moitié pour Monsieur Jean et le reste à se partager. Ce milieu, composé de gens liés par l’expérience de la guerre, s’équilibrait par des fidélités indéfectibles. Avec la nouvelle génération, la part que se réserve Jean Augé est convoitée. Lors de leur dernier coup, il complote pour garder entièrement le butin.

Le 15 juin 1973, rue du Bois de la Caille, le parrain de Lyon est assassiné. L’enquête est étouffée, les témoins sont étrangement muets… Et le monde de la nuit de Lyon se bat pour occuper la place d’honneur nouvellement libérée.

Deux films mentionnent ce personnage :

  • A.C., des hommes dans l’ombre de Thomas Vincent (2005), dans lequel Jean Augé est interprété par Olivier Rabourdin.
  • Les Lyonnais d’Olivier Marchal (2011), dans lequel il est interprété par Laurent Richard (le film modifie le lieu de l’assassinat, le déplaçant à la Cathédrale Saint-Jean).

 

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Apprenti chez un boulanger, Sante Ieronimo Caserio est anarchiste. Après sa condamnation, il choisira de s’exiler d’Italie. Lorsqu’il entend ses patrons se réjouir de la condamnation d’anarchistes à Sète, il monte à Lyon pour assassiner le Président Carnot qui s’y rend pour inaugurer une exposition. Muni de tous les détails grâce aux journaux qui les relayaient, Caserio déboule devant la Préfecture lyonnaise (l’actuel Palais de la Bourse), profite de la cohue des chevaux et de la chaleur pour traverser la route, son arme dissimulée dans un journal roulé. Il se jette sur le président et l’attaque en criant « Vive la révolution ! ». Malgré les soins, la lacération est trop profonde ; le Président décède dans la nuit. Le 16 août 1894, c’est la guillotine pour Caserio. Une plaque rouge dans le sol du trottoir pavé marque l’endroit où il se serait tenu. La plaque de marbre au mur commémore l’incident.

 

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Pour terminer cette visite, la guide nous propose une histoire sur les avancées technologiques dans la résolution d’affaires criminelles.

Edmond Locard, né à Saint-Chamond en 1877, est un brillant élève du collège dominicain d’Oullins. Il est par ailleurs très à l’aise grâce à des rentes. Diplômé en Droit et en Médecine, il réussit sa thèse et rejoint l’équipe d’Alexandre Lacassagne, éminent professeur de médecine légale.

Locard découvrira comment comparer des empreintes digitales (la dactyloscopie) en se basant sur des travaux existants. Il introduit dans son approche d’affaires policières les méthodes de la médecine légale : la prise de photographies, le relevé d’empreintes, la balistique, la toxicologie, etc.

Mais comment faire redescendre ces nouvelles pratiques de travail aux agents de police dans leur exercice quotidien ? Il finance la publication de petits feuillets retraçant les affaires sur lesquelles il travaille. Vendus à moindre coût, les agents de police les achètent et se forment par ricochet.

En 1910, le laboratoire de Police scientifique est créé à Lyon. La guide nous amène sur la rive qui fait face à la Cour d’appel. Le bâtiment, bordé de deux blocs de chaque côté, nous permet encore de voir où était installé le laboratoire : sur ces ailes, juste en-dessous du toit, où l’on remarque la rangée de fenêtres.

  • Retrouvez ici une émission consacrée à Edmond Locard sur France culture !